Un jeune sur deux intéressé par l’apprentissage y renonce, selon une enquête de la Jeunesse ouvrière chrétienne publiée lundi dans La Croix, d’où il ressort que la filière conserve l’image d’une voie sûre pour décrocher un emploi mais menant à des métiers durs et dévalorisés.
A l’occasion du 1er mai, la JOC réunit mardi à Paris 200 apprentis, des syndicalistes, dont François Chérèque, pour la CFDT, et Bernard Thibault, pour la CGT, en fin de matinée, des chefs d’entreprise et des formateurs pour débattre du statut et des conditions de travail des apprentis et élaborer "des revendications" à l’adresse des deux candidats à l’élection présidentielle.
L’enquête menée par la JOC auprès d’un millier de jeunes montre "que les campagnes de publicité ne suffiront pas à changer l’image de l’apprentissage". Et la JOC, qui revendique être la première association nationale d’apprentis, réclame de "vrais changements" en terme de "reconnaissance, salaire, conditions de travail et d’étude, logement, offre d’apprentissage".
L’image de l’apprentissage chez les jeunes est plutôt positive : 83% des sondés connaissant des apprentis ou d’anciens stagiaires en ont conservé une bonne image. Pour 66% des sondés en général, l’apprentissage permet de trouver un emploi stable et 61% pensent que la formation est passionnante.
Et contrairement à une idée répandue, ils sont une minorité (31%) à penser que la filière est faite pour ceux qui ne peuvent suivre la voie générale.
Paradoxalement, peu de jeunes franchissent le pas. Ainsi parmi la moitié des jeunes disant avoir pensé à faire un apprentissage, 54% y renoncent.
Les raisons les plus souvent avancées sont un changement de projet professionnel (36,6%), l’impossibilité de trouver un patron (17,9%) et l’opposition des proches ou enseignants (10,5%).
L’enquête montre aussi que l’image des métiers reste très dévalorisée : seuls 50% jugent que la filière mène à des métiers valorisants et respectés, 70% pensent que les apprentis ne sont pas bien payés et une majorité qu’ils ne sont respectés ou entendus, ni par leurs employeurs (60%) ni par la société (68%). Ils sont aussi 68% à affirmer que la filière mène à des métiers usants et durs physiquement.
Pour cette enquête, la JOC a interrogé en septembre 2011, dans la rue et dans 75 départements, un millier de jeunes âgés de 15 à 30 ans (dont 13% de collégiens, 35% d’étudiants, 6% d’apprentis, 12% de demandeurs d’emplois, 27% de salariés). Plus de 20% des sondés étaient des apprentis ou des anciens apprentis.
Source : AFP